Drôles d'oiseaux

Publié le par Mako Rigan

Après une journée brûlante à filer comme une comète, je me pose au bistrot que l'oiseau-philosophe a élu pour perchoir. Le volatile m'offre une bière que je bois cul sec pour étancher ma soif. Les piliers du comptoir vacillent, les yeux écarquillés :
"- Oh, tu es fou ! La bière, ça se boit pas comme du sirop !
- J'ai soif.
- C'est pas possible ! Tu es malade ?
- En pleine forme. Pourquoi je serais malade ?
Je me rappelle que je suis à ma première et qu'ils en ont probablement déjà dix dans le gésier.
Je fais glisser la 2e et la finis alors qu'ils commencent leur verre. Les volatiles gloussent :
- Tu es amoureux ? La terrible maladie !
- Pourquoi est-ce que je serais plus malades que vous ?
Le philosophe attrape quelque chose sur mon chapeau :
- Un cheveu blond ! Tu es amoureux d'une blonde !
- La blondeur, c'est ma seconde nature. J'ai passé quelques années en Allemagne à boire des bières brunes. Les blondes, ça ne me fait plus rien.
Ils remplissent une troisième fois mon verre, que je bois à nouveau cul sec :
- Tu dois être bien triste pour boire aussi vite !
- Pas le temps d'être triste. La vie est trop courte."
Et je suis déjà reparti, soufflé par une bourrasque de joie, réduisant mes mots à un éclat de rire silencieux.
 
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