Suivre le flot du torrent

Précarité matérielle. Mon contrat de travail ne me permet pas d'avoir un logement à moi, ce qui me fait faire des bricolages fatigants. Heureusement qu'il y a des mains tendues.

Précarité existentielle. La tension sociale palpable que je vois autour de moi contre un fantastique projet de casse sociale me met dans un état de colère (je m'informe et je voudrais en être), de frustration (vu mon contrat, je ne peux pas me mettre en grève) et de désarroi (quand les blocages sont moins visibles).

Vaille que vaille, je me laisse porter par le flot de la vie en regardant autour de moi avec poésie :

- un ascenseur tente de m'agresser à coup de Vivaldi dès le réveil

- la mélodie qui fait battre la chamade à mon coeur et me dit que je suis bientôt arrivé à la manif

Depuis des mois que je l'entends à la télé et sur Youtube, elle sonne à mes oreilles une émotion qui ressemble à celle que j'éprouve quand je vois les soldats américains dans du Paris en liesse de 1945.

- un hit de l'été qui sur le rythme sans fin du métro me fait imaginer une jolie fin de ce monde

(vue vers l'extérieur depuis le couloir d'accès à l'appartement où je vais rester quelques jours)