Saint-Gervais d'Auvergne (6e Grand Bal de l'Europe), août 2013

Publié le par Mako Rigan

Mon enthousiasme s'est réveillé pendant les derniers jours de Gennetines. J'ai voulu remette ça et me voilà parti pour le festival de Saint-Gervais, où j'avais jamais mis les pieds. Le deuxième est supposé avoir été créé récemment pour désengorger le premier. Au fil des années de plus en plus de gens que je connais ayant essayé les deux ont délaissé Gennetines pour Saint-Gervais. Mais j'avais toujours voulu donner l'exclusivité à celui des deux qui était mon lieu de pèlerinage. Chérissant peut-être une idée un peu ballote de fidélité. Cette fois j'ai goûté aux deux.
Sur la route avec ma mère et un ami à elle. Un détour par Graissessac, grande ville de l'Hérault riche de plus de 700 habitants. En chemin j'observe nonchalamment les mœurs des fourmis. On arrive à Saint-Gervais avant le début du festival, assez tôt pour pouvoir installer nos tentes à l'abri des humeurs de grille-pain du dieu Soleil. Ma mission est ici encore de nettoyer les toilettes. Certaines personnes ont un talent ou une inclination naturelle pour mettre les mains dans la boue ou le caca. Je m'en rappelle de mes lectures du vénérable et jouissif Charles Fourier, socialiste utopique qui a pensé une autre forme de société reposant sur les passions individuelles et rompant avec l'hypocrisie de la morale judéo-chrétienne. Au début toute notre équipe n'est pas arrivée et je sens venir les emmerdements [l'expression colle bien au nettoyage des chiottes]. Lorsqu'on me montre les photos des gens supposés venir grossir nos troupes, je flashe sur un visage d'ange au nom qui me fait rêver. L'appel des pays slaves... On sera ensemble comme cul et chemise pendant toute la semaine. Je me souviens du ménage des toilettes derrière le parquet 6, loin du monde, chantant la tête au-dessus de la cuvette [romantisme de cabinet...], des cris et de la gentillesse d'Odile repoussant les festivaliers impatients à attendre qu'on ait fini notre travail, de mes exercices de traduction, de mes errances curieuses de découvrir de nouvelles têtes dans le camping, de ma joie à parler allemand, des jolis moments partagés avec Hilde et ses bottes classieuses, de la sonorité des accents belges, de l'ambiance magique des bœufs dans l'amphithéâtre, du parler souriant d'une Italienne, d'une Teutonne sautillante, des récits de l'Est de l'Europe ponctués par un accent qui me laissait songeur, de la sieste et des repas dans le seul coin d'herbe du site du festival, du ballet des guêpes autour des plateaux repas, des chansons de Djamila pendant qu'elle astiquait lesdits plateaux, de mes tentatives de réconfort des filles au cœur brisé, des promenades dans le village, avec un cappuccino à la clef les jours d'abondance, des incursions et chansons dans l'église [en anglais, allemand, tchèque, slovaque, russe ou français], du tabac partagé, de la saveur des croissants cueillis à la boulangerie au petit jour, de ma colère sous des trombes de pluie qui ont coûté la vie à mon appareil photo... et de mes envies de m'aventurer plus à l'est de l'Europe.
La fin a été dure aussi. Prolongée par le rangement du site et la perspective d'un bal dans les environs. J'avais autre chose à faire que danser. Et sur mon visage il y avait un bon vieux sourire disant oui à la vie.
(photos revisitées le 07.09.2014)
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(photos revisitées le 07.09.2014)
(photos revisitées le 07.09.2014)

(photos revisitées le 07.09.2014)

La seule vidéo que j'ai faite cette année. Elle casse pas des briques, mais elle est là. Peut-être que certain-e-s se reconnaitront :
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